Bianca Goodson

Liens suspects entre le président sud-africain et la puissante famille Gupta

PPLAAF a compris ma situation. C’est leur travail et je n’étais pas la première lanceuse d’alerte qu’ils soutenaient. Leur présence dans ma vie m’a offert quelque chose qu’aucune somme d’argent ne pourrait jamais acheter : ils m’ont rendu ma santé mentale et m’ont aidée à la conserver quand je la perdais… Avant mon témoignage public, PPLAAF a mené une évaluation approfondie des risques et a payé pour que j’obtienne l’avis indépendant d’un avocat de mon choix. Pour les personnes qui envisagent de prendre des actions courageuses comme je l’ai fait, la meilleure leçon que je peux donner est la suivante – vous aurez besoin de gens autour de vous sur lesquels vous pouvez compter, auxquels vous pouvez faire confiance et parler régulièrement… J’ai trouvé un refuge chez PPLAAF.

« J’ai toujours su que les informations que je possédais corroboreraient les soupçons concernant les transactions de Trillian avec les entreprises publiques », a déclaré Bianca Goodson dans une interview au Daily Maverick. « Je sentais que je manquais de caractère en ne parlant pas, j’ai réalisé un jour que je permettais à mon expérience de m’intimider. »

Goodson a été directrice générale de Trillian Management, une société de conseil sud-africaine et une filiale de Trillian Capital. L’entreprise est détenue par Salim Essa, un associé de la puissante famille Gupta qui est accusée de s’enrichir de sa forte relation avec le président Zuma. Goodson a rapidement commencé à remarquer des activités suspectes : l’entreprise utilisait ses relations pour décrocher des contrats gouvernementaux lucratifs, comme ceux de la compagnie nationale d’électricité Eskom, puis les remettait à des partenaires externes.

Comprenant que ses supérieurs lui mentaient au sujet des activités de la compagnie, Goodson a démissionné de Trillian en avril 2016, après avoir travaillé quelques mois dans l’entreprise. Bien qu’elle craigne des conséquences juridiques et être accusée de diffamation, Goodson décide de prendre la parole. Elle publie une déclaration détaillée sur les activités de Trillian à travers PPLAAF, et témoigne devant le parlement sud-africain en novembre 2017.

Cadre prometteur à un jeune âge, son refus de rester silencieuse face à la mauvaise utilisation des fonds publics n’a pas été facile et a exigé un lourd tribut personnel et professionnel. « Faire la bonne chose n’est jamais, jamais facile. Si vous vous trouvez dans une situation comme la mienne, c’est probablement parce que vous avez la force d’y faire face », a-t-elle déclaré au Daily Maverick.

PPLAAF s’est tenue aux côtés de Goodson, lui fournissant un conseil juridique de son choix, l’aidant à préparer son témoignage, évaluant les risques qu’elle encourait et faisant la promotion de son cas dans les médias nationaux et internationaux.

Un an après avoir quitté son emploi, Goodson a trouvé un emploi chez Sage, une entreprise mondiale de logiciels comptables. Bien qu’elle ait informé son employeur de son intention de lancer l’alerte et a proposé de démissionner si l’entreprise venait à en subir des conséquences, Sage a décidé de la licencier immédiatement après que sa déclaration soit devenue publique.

Captation d’État

La principale accusation portée contre l’ex-président sud-africain Jacob Zuma, émanant de plaintes de lanceurs d’alerte travaillant avec PPLAAF, est celle de « State Capture » (captation d’État). Cette expression est largement utilisée en Afrique du Sud. La captation d’État est plus qu’une simple corruption. C’est un pillage des entreprises et des institutions nationales, impliquant une corruption des gens au pouvoir, ainsi que la modification des lois du pays, de sorte que tous travaillent pour l’intérêt privé.

Au centre du système, la famille Gupta. Les trois frères Gupta sont arrivés en Afrique du Sud en provenance de l’Inde dans les années 1990 et ont transformé une entreprise de pièces d’ordinateur en un conglomérat de sociétés travaillant dans les domaines des médias, des mines et des services professionnels. L’un des fils du président Zuma, Duduzane, a travaillé pour la famille.

Les révélations ont commencé avec la publication en octobre 2016 de « State of Capture », un rapport de Thuli Madonsela, l’ancienne Protectrice publique (une médiatrice dont l’indépendance est garantie par la Constitution). Une autre lanceuse d’alerte de PPLAAF, Mosilo Mothepu, était une responsable de Trillian qui a transmis l’information à la Protectrice publique. Le rapport enquête sur les liens entre la famille Gupta et le président Zuma.

Au début de 2017, deux organisations dont PPLAAF, ont reçu ce qu’on appelait alors les « GuptaLeaks » : des centaines de milliers de documents, courriels, et autres écrits, envoyés entre les Guptas et leurs associés, montrant l’étendue du contrôle de la famille Gupta sur les politiciens et les entreprises d’État et l’implication de nombreuses entreprises internationales dans les activités de la famille Gupta.

De nombreuses autres révélations ont été faites à propos de cette affaire, exposant des entreprises publiques sud-africaines, telle que la compagnie d’électricité Eskom, et des firmes internationales comme HSBC et la société de conseil McKinsey, entre autres. McKinsey a été impliqué dans l’obtention de contrats d’Eskom pour Trillian et a reçu des paiements illégaux de la part de l’entreprise.

La PPLAAF s’est également associé aux médias Sud-africains amaBhungane et Daily Maverick pour fournir un accès aux GuptaLeaks via un portail unique – créé par l’Organised Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP) avec le soutien de Finance Uncovered.

Pour plus d’information:

PPLAAF:

The Daily Maverick:

Financial Times:

Sunday Times:

Bloomberg:

BizNews:

7Q2:

amaBhungane:

ENCA:

Reuters:

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